La rue de la Sellerie a toujours été une des plus belles rues de la ville. Elle part de la Grand Place pour finir «Aux quatre vents», croisement des rues d'Isle, de la Sous- Préfecture, de la Caisse d'Epargne (rue Anatole France) et de la rue de la Sellerie. Son nom lui viendrait d'une sellerie qui était installée là au 14ème siècle.
Avant le siège de 1557, était situé dans un grand quadrilatère couvrant une partie de la rue le « Grand hôpital».
Le peintre Francis Tattegrain a peint une partie de cette rue dans son tableau «L'exode» que l'on peut voir dans le salon d'attente des mariages de l'Hôtel de ville. Un soldat espagnol est debout sur le mur écroulé du «Grand hôpital» tournant le dos à des femmes qui fuient, épouvantées.
Cet hôpital avait pris des noms différents : Maison de Dieu, Hôpital Sainte-Marie, Grand Ostélerie. Quand il sera détruit en 1557, il laissera la place à 22 immeubles.
Il y avait eu une première église Saint-Jacques qui était au coin de la rue et de la Grand Place et qui fut détruite par les boulets espagnols. Elle fut reconstruite entre 1562 et 1602, là où se tient l'Espace Saint-Jacques. Cette église a été désaffectée à la Révolution. Elle a servi de halle aux grains, de halle aux poissons, de garage et même de prison.
En 1882, elle est transformée en bourse du commerce. Le beffroi, devenu trop dangereux, fut détruit en 1936. L'entrée de l'ancienne église se trouvait alors au milieu des boutiques.
C'est une rue très commerçante avec des magasins qui vont se transmettre de génération en génération.
Les orfèvres ont quitté la rue des Toiles, les horlogers s'installent rue de la sellerie.
La bijouterie Bollot est l'un de nos plus anciens commerces. Elle fête ses 100 ans en 1825. D'abord sur la Grand Place puis rue de Labbey-de-Pompières, elle s'installe au numéro 21 vers 1885. En 1905, M. Bollot achète la Pharmacie Centrale pour s'agrandir.
Les «Fabriques Françaises» ouvrent leurs portes le 17 octobre 1846. C'est une petite révolution dans la ville, elles rappellent les plus beaux commerces de Paris. Il ne s'y vend que des articles exceptionnels, de qualité, que l'on ne trouve que dans cet établissement.
C'est en 1876 qu'Auguste Delherm fonde le «Grand Bazar» aux 20 et 22 rue de la Sellerie, dans deux maisons voisines jusqu'en 1910. La façade est alors restaurée et on en profite pour réunir les deux magasins par une seule devanture et par les agrandir de chaque côté. Le Grand Bazar devient les Nouvelles Galeries. On y trouve de tout : Parfumerie, Bijouterie, Orfèvrerie, Horlogerie, Maroquinerie, Ganterie, Lingerie fantaisie, Mouchoirs, Tissus, Soierie, Parapluie, Cannes, papeterie, Articles de bureau, Librairie, Porcelaines, Terres cuites, Saxe, Ménage, Chauffage, Eclairage, Confections pour Hommes, Dames et Enfants.
La maison modèle ouvre le 3 janvier 1895. C'est un magasin de prêt à porter pour hommes et enfants. L'initiateur est M. Morhange. Cette maison restera dans la famille plus de 90 ans.
En 1908, la maison Millot -Pilloy, 1 et 3 rue de la Sellerie est alors le spécialiste du blanc, de la layette et du deuil.
Au «Soulier d'or» chacun pouvait trouver toutes chaussures de luxe à son pied.
A la «Chemiserie de la Bourse», Henri Letombe propose des chemises de couleur en tous genres sur mesure. Il les fabrique dans des tissus extra avec des prix réduits. On peut y aussi acheter des faux-cols, des manchettes, des cravates, des foulards, des gants, des bretelles, des boutons, des gilets et pantalons en jersey, des chaussettes en laine et coton.
La rue de la Sellerie est la rue des dames, elles vont y trouver tous les magasins qu'elles aiment.
Au n° 14, M. Dupont vend des corsets
Au n° 11, la maison Fouret avec des chemisiers
Au n° 13, M. Thévenin propose des nouveautés de soieries et de la confection
Au n° 19, les chaussures de la maison Béral
Au n° 23, M. Bloch toute la mode et des fourrures
Au n° 26, M. Devillers et sa chapellerie
Au n°29, M. Thuillier des parapluies et des cannes.
Aujourd'hui la rue de la Sellerie est toujours une des rues les plus commerçantes de la ville. Certaines enseignes disparaissent mais les bâtiments restent ou sont transformés. On peut toujours voir la façade des Fabriques Françaises. D'autres, avec la destruction de la ville, ont dû être reconstruits comme la maison du commerce de l'architecte Jean Charavel.
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