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Rue de Mulhouse

Articles / Saint-Quentin , il y a 100 ans / Rue de Mulhouse

Rue de Mulhouse

Le Carillon de Saint-Quentin

Clochette Numéro 339

Au bas de la rue de Mulhouse se trouve le pont Tordeux qui permettait autrefois à nos concitoyens ou concitoyennes, à la fois amoureux et désespérés de mettre un terme à leur existence.

La coutume s'est perdue depuis le doublement des écluses et les travaux qui ont dépoétisé l'endroit. Le pont a changé quelque peu sa destination première: il ne permet plus aux saint-quentinois que de gagner les bords du canal pour se promener le dimanche, eux, leurs femmes et leurs enfants.

Nos concitoyens trouvaient autrefois au bas de la rue de Mulhouse une bonne rampe parallèle surmontant quelques marches taillées dans le terrain. On pouvait descendre sans préoccupation. Aujourd'hui, il n'y a plus qu'une grimpette onctueuse impossible à dévaler pour une famille dès que le sol est un peu frais. Tous les bambins et même les aînés risquent de descendre sur une autre base que la semelle de leurs chaussures. Mais voici la descente et le pont franchis, vous vous trouvez alors entre deux palissades formant un couloir large d'un mètre et long de vingt, qui vous mène jusqu'à la voie de halage. Ces vingt mètres où le vent pas plus que le soleil, ne viennent assécher le terrain, sont presque toujours fangeux; et ce d'autant plus qu'au lieu d'être bombé; ce sentier forme cuvette. Pourtant, quelques mètres plus haut des matériaux charriés par les pluies jusqu'au bas de la rue de Mulhouse seraient bien aisément et bien utilement transportés là pour rendre praticable en tous temps ce petit bout de chemin.

Mais nous ne nous plaçons qu'au point de vue de la population paisible de la ville pour réclamer cette amélioration et pourtant, elle intéresse aussi les étrangers.

Tous les mariniers qui franchissent les nouvelles écluses passent là, qui en sabots, qui en pantoufles, pour venir faire leurs provisions en ville et ils ne seraient pas eux non plus, insensibles à la bienveillance d'une voierie qui leur éviterait aux uns des glissades et aux autres des bains de pieds aussi malpropres qu'inobligatoires.

On pourrait aussi, pour refaire ce sentier, y transporter tous les matériaux, du dépotoir de la place des Enfants-de- Chœur, dont on n'a jamais compris l'utilité.

Il y a notamment une remarquable collection de vieilles chaussures lavées par les pluies. Celles-là, évidemment ne devraient pas être transportées au pont Tordeux. Mais qu'on les mette ailleurs.

Il n'y aura pas un excès d'ordre et de propreté.

Le Guetteur

février 1913

B.M. Fonds local

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