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Plébiscite des 21 et 22 novembre 1852 dans l’arrondissement de Saint-Quentin

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L’Empire est voté ! En présence des résultats qui nous publions plus bas, toutes réflexions deviennent inutiles. L’arrondissement de Saint-Quentin vient de donner à l’Empereur Napoléon III, plus de 30 364 voix.

Le vote du 20 décembre est dépassé.

Sur 4 403 votants, la ville de Saint-Quentin a donné 3 715 oui.

Pendant les deux journées consacrées au vote, l’ordre n’a pas été un seul instant troublé. C’est avec la plus profonde émotion que nous venons adresser à la population ouvrière, les éloges qu’elle mérite pour l’accord parfait qui a régné parmi elle durant l’accomplissement d’un acte dont elle a compris toute la grandeur.

Dans la journée de dimanche, les électeurs ont montré le plus vif empressement. Plus de 3000 se sont présentés dans ce premier jour. Parmi les députations que nous avons remarquées nous devons signaler celle formée par les nombreux ouvriers de l’apprêt de M. Tauzein, MM. Carpentier, père et fils, de M. Lecomte et de M. Biel. Ces ouvriers, conduits par leurs patrons, portaient plusieurs drapeaux, et avaient à leur tête, une magnifique bannière en soie blanche et verte ; au milieu, était brodé un aigle aux ailes déployées, la tête surmontée d’une couronne on lisait en grosses lettres dorées le mot OUI. Deux inscriptions ornaient en outre la bannière : Vive l’Empereur ! vive Napoléon III !

Les arbalétriers se sont également rendus au scrutin, bannières et tambours en tête.

Les habitants d’Œstres et de Rocourt sont venus en ville, avec des drapeaux et des tambours ; tous étaient présents. Sur leur passage, retentissait des cris de Vive l’Empereur ! Vive Louis- Napoléon !

Le soir au théâtre, une scène imposante a eu lieu. Après la représentation d’un vaudeville en un acte, à propos sans valeur littéraire, mais qui servait de prétexte à une apothéose, a eu lieu le couronnement du buste du Prince louis-Napoléon. Tous les spectateurs, mus par les mêmes sentiments, se sont levés et les cris de Vive l’Empereur ! Vive Napoléon III ! ont retenti dans la salle, au milieu des applaudissements frénétiques.

La journée du lundi s’est également bien passée. Dans la soirée, des ouvriers réunis, précédés d’un orgue et d’un tambour, ont parcouru toute la ville, en poussant des vivats et des cris de joie. A sept heures, au moment où on relevait la garde, une foule nombreuse stationnait devant l’Hôtel-de-Ville, et a fait entendre de nouveaux cris. A 7 heures et demie, le carillon a retenti en signe d’allégresse ; le résultat du scrutin était généralement connu dans toute la ville.

Ernest Dréolle.

Journal de la ville de Saint-Quentin. Novembre 1852.

Médiathèque. Fonds local.

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