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L'Institution Saint-Jean

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L'Institution Saint-Jean

C'est en 1877 qu'est fondée l'Institution Saint-Jean par l'abbé Léon Dehon . Dans le dernier quart du XIXe siècle, l'Institution compte au moins 200 élèves, nombre estimé à 300 au seuil de la Grande Guerre .Saint-Jean n'est pas fermé lorsque les congrégations sont dissoutes mais l'Institution n'est, en revanche, pas épargnée par le
premier conflit mondial qui provoque la destruction de ses bâtiments . Le 4 octobre 1919, elle reçoit ses premiers « élèves d'après-guerre » et en mai 1924 sont inaugurés de nouveaux locaux (reconstruits) rue des Arbalétriers .
En septembre 1939, les locaux de l'institution sont réquisitionnés (en partie) et hébergentun hôpital complémentaire jusqu'en mai 1940. De septembre 1940 à juillet 1941, la «Luftwaffe » occupe la plus grande part des bâtiments de l'Institution pour y cantonner des troupes. L'importance des effectifs d'élèves de l'Institution au regard de la faiblesse de ses capacités d'accueil (en raison des réquisitions), oblige ainsi Saint-Jean à louer des « maisons particulières » pour y installer « classes et dortoirs ». L'Institution accueille ensuite l'armée américaine . Fin 1945, elle retrouve la pleine jouissance de seslocaux.
Le primaire, à Saint-Jean, est installé en l'Hôtel Theillier Desjardins. Le Père Falleur, économe de l'Institution Saint-Jean achète en effet cet Hôtel pour y installer le Petit Collège (primaire) en 1931 .
Un projet de construction au Petit Collège (sur la rue des Frères-Dessaint) est évoqué en 1962. Son objectif est de pouvoir regrouper l'ensemble du primaire dans de nouvelles
constructions et d' accueillir des pensionnaires supplémentaires . Le chantier est lancé le premier mars 1963 (une partie de l'Hôtel est détruite cette même année pour construire une extension du Petit Collège). En1993, l'Hôtel est entièrement démoli.
Rapprochements et fusion des deux institutions
En 1939, l'Institut de La Croix ne rouvre pas ses grandes classes et les « grandes jeunes filles » qui y recevaient un enseignement se voient accueillies par l'Institution Saint-Jean, devenu, aux dires mêmes du rédacteur du Trait-d'Union 39, « provisoirement un collège mixte, pour les classes de mathématiques
élémentaires, de philosophie, de première, seconde et troisième tout au moins ». Cet épisode est considéré, par la suite, comme une « première fusion de Saint-Jean et de La Croix ». Les deux institutions ont pu, après
cette date, travailler encore de concert. Ontrouve ainsi mention, en 1963, de l'organisation d'un ramassage scolaire commun (pour la rentrée) à destination des enfants du primaire résidant dans le quartier de Remicourt . En 1969, on évoque «l'harmonisation » des horaires de l'Institution Saint-Jean avec ceux de l'Institut de La Croix. Enfin, avant la fusion, dans le secondaire, les filles de sciences expérimentales et de mathématiques élémentaires suivent des cours à Saint-Jean et les garçons de terminale A font de même à La Croix .
En 1974 se prépare la réunion des deux établissements . En avril de cette année, la décision de « principe » de la fusion est entérinée et, en décembre, un travail est entrepris sur les choix d'implantation de la future institution. Au terme de cette réflexion, le primaire revient à La Croix ; le secondaire à Saint-Jean . L'ensemble des effectifs du Petit Collège de Saint-Jean « passe» ainsi à La Croix. La nouvelle école primaire a assez peu d'aménagements à réaliser hormis pour la restauration .
Le nouvel établissement ouvre ses portes en septembre 1975 . L'un des principaux artisans de cette fusion est Monsieur L'Abbé François Marchandier , supérieur de l'Institution Saint-Jean en 1974, puis directeur (à partir de 1975) de l'Association Scolaire Saint-Jean et La Croix durant vingt années. A propos de la préparation et de la concrétisation de la fusion, F. Marchandier évoque un « état d'esprit nouveau qui n'était ni Saint-Jean, ni La Croix mais celui d'un nouvel établissement»
Les 25 et 26 juin 1977 sont célébrés le tricentenaire de la fondation de La Croix et le centenaire de la fondation de Saint-Jean . L'Aigle, revue de l'Association scolaire Saint-Jean et La Croix, rend compte, par la suite, des projets, sorties et événements concernant les élèves de primaire de Saint-Jean et La Croix. On y trouve également publié des productions d'élèves ou de petits poèmes, à l'instar de celui qui suit, intitulé « Les jours de la semaine » : « Lundi, je suis partie avec mon parapluie Mardi, j'ai mangé du riz et des biscuits
Mercredi, je suis sortie faire de la géographie Jeudi, j'ai chassé la souris Vendredi, je suis partie au cours de géométrie Samedi, je suis restée au lit Dimanche, c'est les vacances ».


La cour de récréation de l'Institution Saint-Jean. © Société académique


Dortoir de l'Institution Saint-Jean. © Société académique

12 Gosset, «Fondation et histoire de l'Institution Saint-Jean», l'Aigle , juin 1979, n°62, p.5. L'Institution Saint-Jean s'inJ. Gstalle en lieu et place d'un établissement d'enseignement tenu par Monsieur Lecomte. A. Vacherand précise également que la décision de fonder Saint-Jean remonte au printemps 1877 avec pour objectif d'y transférer l'Institution de Notre-Dame de Laon (A. Vacherand, art. cit, p. 100-101). A. Vacherand indique encore que le «slogan d'appel» de l'Institution nouvellement créée est «la religion sera chez nous l'âme de l'éducation et de l'enseignement». Pour le détail des acquisitions immobilières et de l'évolution des bâtiments de l'Institution, on se référera à cet article.

13 Ces données sont celles contenues dans l'article de J. Gosset. A. Vacherand écrit pour sa part qu'en trois ans (après la fondation) l'Institution compte 300 élèves avec 130 pensionnaires. J. Gosset mentionne plus de 400 élèves en 1938. Un rapport de Monseigneur Jacquemin à la direction Diocésaine de l'enseignement catholique, publié dans un tome de l'Aigle datant de décembre 1972, évoque un total de 487 élèves présents avant guerre à Saint-Jean, dont 200 internes. D'après cette même source, les effectifs s'élèvent à 150 élèves en octobre 1940, 232 élèves ( dont 65 internes) ectobre 1941, 402 élèves (dont 98 internes) en octobre 1942 et 425 élèves (dont 100 internes) en 1943 (Voir «1943. Institution Saint-Jean de Saint-Quentin», l'Aigle, décembre 1972, n°54, p. 36-37).

14 J. Gosset indique que l'Institution reste ouverte, durant la Première Guerre mondiale, jusqu'en mars 1917.

15 J. Gosset, art. cit, p.5.

16 Il semble par ailleurs, qu' hormis une occupation allant du 15 septembre 1942 au 8 octobre 1942, les locaux de l'Institution, bien que réquisitionnés, soient restés inoccupés, au moins du mois de juillet 1941 au mois de septembre 1943. Voir «1943. Institution Saint-Jean de Saint-Quentin», l'Aigle, Décembre 1972, n°54, p. 36-37

17 J. Gosset, art. cit., p. 5.

18 Renseignement présent dans un dossier constitué par M. Dutoit, M. de Hedouville, Y. Pomel, P. Lambert, J. Barbon et F. Marchandier. Je remercie Monsieur F. Marchandier de me l'avoir communiqué.

19 «Et les travaux au Petit Collège?», l'Aigle ,août 1962, n°23, p. 35. Les effectifs des classes de primaire et du jardin d'enfants à Saint-Jean, s'élèvent, en 1962, à 190 élèves («Réforme de structures», l'Aigle, décembre 1962, n°24, p. 20).

20 Trait-d'Union 39, Bulletin de guerre des Professeurs, Anciens Élèves et Élèves de l'Institution Saint-Jean de Saint-Quentin, n°1, Décembre 1939, p. 3. Des souvenirs de jeunes filles ayant vécu ces événements sont recensés dans un tome de l'Aigle en date du mois de mai 1990. Mesdames J. Mourette (Marie-Joseph Top) et Anjoubault (Jacqueline Gauger), toutes deux élèves de seconde en 1939-1940, offrent ainsi le témoignage suivant: «1er octobre 1939, c'est la guerre. Les religieuses de La Croix sont repliées à Laval, dans la Mayenne, et le pensionnat est occupé par les soldats français. Toutes les élèves sont dispersées: les plus grandes sont prises en charge par l'Institution Saint-Jean et son supérieur, M. le Chanoine Jacquemin. Fait incroyable à l'époque où il n'avait jamais été question de «mixité» dans un collège religieux. Notre classe de seconde était située au «Petit Collège», au premier étage, face à l'entrée du musée Antoine Lécuyer: elle comprenait 16 garçons et 6 filles; pas question de mélanger filles et garçons: les filles occupaient le fond de la classe, les garçons, le devant; pour nous y rendre, nous montions l'escalier toujours séparées des garçons; notre coin de récréation était derrière les barrières qui limitaient le jardin des tout-petits (…). L'année suivante, à notre grand regret, Mère Lemaire et Mère Lebrun sont revenues de Laval pour regrouper les élèves à Sainte-Marie (Extrait de «Saint-Jean et La Croix en 1939-1940. Des souvenirs vieux de cinquante ans.», l'Aigle, n°83, Mai 1990, p. 2-3).

21 Commémorée par une fête le dimanche 24 juin 1990, journée célébrant le quinzième anniversaire de la fusion définitive de Saint-Jean et de La Croix en 1975 et le cinquantième anniversaire «de la première fusion de Saint-Jean et de La Croix durant la première année de la guerre 1939-1940: fait unique de mixité à l'époque dans un collège religieux (l'Aigle, n° 84, novembre 1990, p.7)».

22 L'Aigle, Août 1963, n°26, p. 13.

23 L'Aigle, Août 1969, n°44, p. 4.

24 Renseignement offert par Monsieur l'Abbé François Marchandier lors de notre entretien du 28/06/2013.

25 Celle-ci doit permettre une augmentation de la contribution forfaitaire de l'État, l'ouverture de nouvelles filières et la création d'un «nouvel ensemble en mixité (qui) serait l'occasion d'une ouverture vers un projet éducatif et pédagogique correspondant mieux à la proposition évangélique d'une école catholique aujourd'hui» (A.M. Deghilage, F. Marchandier, R.M. Perrussel, F. Semblat, «Fusion», l'Aigle, juin 1995, n°93, p. 3. Une première réunion a lieu le 20 mars 1974, à La Croix, dans une atmosphère de relative tension. La Croix est plutôt favorable au nouveau projet, Saint-Jean se montre plus hésitant («peur de ne pas être à la hauteur pour faire la mixité» et perspective des «changements» sont évoqués par les auteurs de l'article précédemment cité).

26 La réunion a lieu le 17 avril 1974. La nouvelle structure doit ouvrir en septembre 1975 et il n'y aura pas d'ouverture d'un «primaire mixte» en septembre 1974 comme le souhaitait La Croix. D'autres réunions et journées suivent comme celle du 12 septembre 1974, «première journée pédagogique de pré-rentrée à Saint-Jean avec le Père Wilhelm (A.M. Deghilage (…), art. cit, p. 3. Voir également «Quelques dates pour l'histoire», l'Aigle, Noë;l 1974, n°60, p. 7).

27 Un choix a dû être fait entre les trois centres de La Croix, Saint-Jean et Saint-Joseph. Saint-Joseph est écarté pour des raisons financières et pour les travaux qui sont à y entreprendre (renseignement F. Marchandier, entretien du 28/06/2013). F. Marchandier nous a également indiqué que quelques filles se trouvaient dans le primaire à Saint-Jean avant la fusion et qu'il en était de même pour quelques garçons à La Croix, toujours dans le primaire (entretien du 28/06/2013).

28 Renseignement F. Marchandier, entretien du 28/06/2013. On pourra se référer, pour avoir une idée d'une partie des travaux ultérieurs, au tome n°72 de l'Aigle en date du mois d'octobre 1984 où figurent des photos de l'aménagement des classes de maternelle (p. 32-33).

29 Certains professeurs travaillent même bénévolement en juillet 1975 pour préparer la rentrée de septembre. Renseignement de F. Marchandier, entretien du 28/06/2013.

30 Monsieur l'Abbé François Marchandier a été élève à Saint-Jean de 1935 à 1946. Il y devient professeur en 1959 puis supérieur en 1974. Il quitte la direction de l'établissement en 1994.

31 Entretien du 28/06/2013.

32 A cette occasion fusionnent l'Amicale des Anciennes de La Croix avec celle des Anciens de Saint-Jean. 1977 marque donc la naissance de l'Association des anciens élèves de Saint-Jean et La Croix.

33 Poème de Valérie Jumeaux, élève de CM1, publié dans l'Aigle, Pâques 1983, n°69, p. 42.

Entrée actuelle de l'école Saint-Jean et La Croix, rue de Baudreuil.

Saint-Jean et La Croix depuis la rue du Gouvernement.

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