La fête du 14 juillet a revêtu cette année à Saint-Quentin , un caractère exceptionnel de solennité qu'elle ignorait depuis longtemps, tout s'y prêtait la municipalité Républicaine, le renouveau de patriotisme dû au coup de fouet au mois d'août dernier et la population qui voulait par son concours prouver qu'il y a quelque chose de changé à Saint-Quentin.
Deux avions
Samedi 13, à 7 heures du soir, les premières bombes et le carillon annonçaient la fête du lendemain lorsqu'on aperçut un biplan venant du sud-est et qui traversait la ville. C'était le lieutenant Coville, avec le sapeur Malherbe comme passager. Le lieutenant se rendait à l'invitation que lui avait faite M. Lémonon, conseiller municipal, d'assister à la revue du 14 juillet.
Trois minutes après arrivait un autre aéroplane, le lieutenant s'était fait suivre du maréchal-des-logis Hurart avec le capitaine Cherret.
Les deux appareils étaient du même type: biplans Maurice Farman, biplaces. Ils arrivaient de Sissonne.
Ils atterrirent au champ-de-manœuvre. Aussitôt son atterrissage, M. Coville reprit l'air pour faire quelques évolutions au-dessus de la ville avec, comme passager, M. le lieutenant Précheur du 87ème. Ce vol suivi, avec beaucoup de curiosité, il convient de le dire, mais exécuté à une assez grande hauteur, ne provoqua pas le même enthousiasme que la virtuosité de M. Duflot sur son Blériot, la semaine précédente.
Les aéroplanes passèrent la nuit au champ-de-manœuvres pour repartir le lendemain à l'heure de la revue.
La retraite aux flambeaux
La ville était superbement pavoisée comme on ne se rappelle pas l'avoir vue. Des souscriptions pour donner à la décoration un éclat particulier. Nous en avons décrit les préparatifs dans notre dernier numéro.
Des illuminations, des fusées, des feux de bengale étaient préparés pour le passage de la retraite.
Celle-ci eut une ampleur inaccoutumée: son passage fut accueilli par des acclamations dans toute la ville.
Le cortège se forma dans la rue Saint-André, que les habitants venaient de superbement pavoiser et illuminer.
A 9 heures 15, ils se mettaient en marche dans l'ordre suivant:
Gendarmes
Peloton d'infanterie
Délégation de l'«Ancienne»
M. Betems, Allard, conseillers municipaux, capitaine Beaugez, Martin, commissaire de police, dans un landeau
Un capitaine à cheval
Musique militaire
Saint-Quentinoise
Intimes
Lyre
Vigilante
Avenir
Ralliement
Vaillante
Jeune Garde
Pompiers
Harmonie municipale
Chars de feuillages
Presque tous – sauf les musiciens – portaient des lanternes ou des lampions. Les pompiers tenaient des pièces d'artifices que, durant tout le parcours, ils devaient allumer.
Au moment de la retraite, on se mit en marche et on déboucha sur la grand'place, les illuminations étaient splendides; les fusées partaient et les feux de bengale étincelaient de tous côtés. La foule était énorme.
Parmi les illuminations, il fallait remarquer celles des cafés et surtout la décoration électrique de la maison Thiéry.
Sur tout le passage, il n'y eut pas une voix, pas un cri discordant. L'ordre se maintient très suffisamment; c'était un succès dont pouvaient se féliciter les organisateurs, MM. Dony, Thévenin, Betems, Allard, Brassart.
On marcha rapidement.
La dislocation eut lieu à dix heures un quart sur la place Saint-Quentin, c'est-à-dire au bout d'une heure.
La revue
Dés le matin, il faisait très chaud, mais on ne se plaignait pas trop d'un soleil tout à fait opportun d'ailleurs. Le son du cuivre galvanise et suffit à relever les plus abattus.
A huit heures, aux Champs-Elysées, commence le défilé des enfants des écoles devant la municipalité et sous l'œil paternel des parents que contient un cordon de soldats.
Le défilé dure longtemps, tant mieux! C'est l'espoir de la France qui passe à petites jambes.
L'Harmonie municipale soutient ce défilé avec un entrain et une vigueur dont on l'acclame.
A neuf heures moins cinq, se font entendre les premiers accords militaires, c'est le régiment. Il vient se ranger sous les ombrages des Champs Elysées.
Et à neuf heures, heure militaire. M. Le Général de Lartigue, commandant de la 8e brigade, arrive suivi de son escorte. Il échange le salut avec M. le colonel Raucher et ils passent au galop devant le front des troupes.
Puis, pied à terre «au nom du président de la République et des pouvoirs qui lui sont conférés», il décore les officiers et sous-officiers dont nous avons donné les noms dans notre dernier numéro.
Quelques amis parmi les plus chaleureux acclament M. le capitaine Pick du 10ème territorial qui vient d'être fait chevalier de la Légion d'honneur.
Puis le défilé commence; le drapeau est salué par les vivats du conseil municipal et la foule qui, dans son enthousiasme, a rompu le barrage et envahi l'allée centrale, répond par les cris de « Vive l'armée» au passage du régiment et notamment au passage des mitrailleuses.
A neuf heures vingt, on entend des roulements des aéroplanes qui sont venus atterrir samedi soir au champ-de-manœuvres et qui évoluent maintenant au-dessus de la ville et des Champs Elysées, pendant que continue le défilé de la troupe.
L'enthousiasme est à son comble et les hourras saluent les deux biplans qui passent la revue à une hauteur de 5 ou 600 mètres malheureusement trop souvent masqués par les arbres.
Puis le régiment regagne la caserne et la foule s'écoule lentement, heureuse d'avoir pu contempler une fois de plus ce sur quoi elle compte et dont elle est fière: son armée et ses avsiateurs.
La coupe Edouard Dufour
Médailles d'honneur
Il est de tradition de décerner au 14 juillet la fondation Edouard Dufour, coupe offerte au pompier le plus méritant.
En rentrant de la revue, la Compagnie municipale des sapeurs-pompiers s'est alignée devant le théâtre et M. le docteur Muller, maire, remet les récompenses aux sapeurs-pompiers et agents de police.
L'attributaire de la coupe était cette année M. le sous lieutenant Fanchon dont le dévouement est bien connu et qui depuis neuf ans, eut maintes fois l'occasion de l'exercer.
M. le docteur Muller remet au capitaine honoraire Bideaux la médaille de 1870 et les médailles d'honneur de la police à MM.
Dron, brigadier de la sûreté
Lasson, brigadier rural;
Cazé, agent de police,
Feron, agent de police,
Trocmé Henri, agent de police
Cette médaille se porte avec un double ruban tricolore.
Puis avait lieu au théâtre le concert des orphéonistes.
La matinée gratuite
Un peu avant onze heures du matin, en attendant la matinée-concert donnée par MM. Les orphéonistes, on jouissait au Théâtre d'une fraîcheur agréable, comparativement à la température qui régnait alors sur le terre-plein de la place. Mais la salle se remplit rapidement et à 11 heures précises, m. le docteur Muller accompagné des adjoints apparait dans la loge municipale, aux ovations de la foule.
Dés les premiers accents de la «Marseillaise» beaucoup d'auditeurs, «se souvenant d'avoir déjà entendu cela quelque part», se lèvent et écoutent religieusement le chant national.
Aussitôt après, la belle composition de Rougnon, «Fraternité», d'allure puissante et de mouvements expressifs, est magistralement rendue pas MM. Les Orphéonistes sous la direction de leur excellent chef, M. Crety, qu'on acclame une fois de plus. La partie de concert réunissait des morceaux divers et tous forts agréables à entendre.
M. Noë;l, ténor aimé, a chanté d'une façon séduisante les stances de Goublier, d'un style un peu primitif, mais tout de même d'une mélodie charmeuse et l'admirable invocation a la nature de «Werther».
Tout m'attire et me plait! Ce mur et ce coin sombre
Cette source limpide et la fraîcheur de l'ombre
Comme on comprend cela! Il est vrai que le morceau se termine par cette prière trop bien exaucée:
… et toi, soleil
Vien m'inonder de ton rayon vermeil!
M. Paul Piot dont nous avons maintes fois applaudi l'entrain endiablé et la mimique amusante a été vivement rappelé et, bravant la chaleur, il joignait les ébats chorégraphiques aux gestes comiques.
Une jeune et charmante élève de Mme Berthelier, Melle Roynette, s'est montré chanteuse expertes et d'une diction très pure.
M. Fernand Gras, basse, a chanté le» Cor» de Flégier, avec une voix remarquable;
J'aime le son du cor, le soir, au fond des bois
C'est une phrase musicale que peu de basses arrivent à rendre dans toute la plénitude de son effet et M. Gras est parmi les privilégiés qui peuvent aborder un tel morceau.
M. Paul Ferrier, violoniste d'une grande virtuosité, M. Berteaux, inimitable dans ses contes picards complétaient un excellent programme et M. Buffet accompagnait au piano avec son talent habituel.
La matinée se terminait par une comédie de Labiche allègrement enlevée par Melle Grimbert et MM. Piot, Roynette et Lenglet.
Ayant ainsi délecté l'esprit d'agréables choses musicales et littéraires, il était grand temps de satisfaire la faim, qui exige une nourriture plus substantielle, pour ne pas manquer les autres réjouissances de l'après-midi.
Au feu!
A une heure de l'après-midi, un incendie se déclarait à l'arrière d'une péniche près du pont du canal.
Le feu était-il prévu au programme de la fête? On l'eut cru car une lance était justement branchée boulevard du Huit-Octobre, derrière le cirque où se donnaient les séances gratuites de cinéma.
Le sergent Pétrigny n'eut qu'à traverser le boulevard en dévidant le tuyau et, en une minute, il éteignit le commencement d'incendie.
L'après-midi
Nos inutilisables Champs-Elysées présentaient l'après-midi les attractions habituelles: concerts, jeux, tirs, paume, fête gymnique et sportive.
Il vint du monde mais ni plus ni moins que les autres années. Etant donnée la disposition de nos promenades c'est au prix de grands efforts qu'on arrive à voir quelque chose et encore n'y arrive-t-on pas toujours. C'est pourquoi le nombre de promeneurs n'augmentent pas dans les Champs-Elysées.
Voici le classement des concours de tirs
Tir à l'arc
Noms Sociétés Prix
1 Leroy Sainte-Christine 25fr.
2 Marlier père Faidherbe 20
3 Julien Arbre Vert 15
4 Loutte Saint-Jean- Châlet 10
5 Gras Saint-Jean Ancien 5
Tir à l'arbalète
1 Balet Amateur 30 fr.
2 Clère, fils Avenir 15
4 Local Guillaume Tell10
5 Clère père Avenir5
Tir à l'arbalète-fléchettes
1 Fontaine JulesLa Picarde 30fr;
2 Delporte l'Avenir 25
4 Plet Abel La Vigilante 20
4 Boilliaux pèreVengeurs15
5 Petit François Avenir10
6 Gosset Alerte10
7 Bohn Vigilante10
8 Alexandre Picarde10
9 Pourrier Pomme Rouge 10
10 Marin Pomme Rouge 10
11 Vatin père tireur libre 5
Jeu de bilion
1 Ancelin Francs Joueurs 20 fr;
2 Legrand Jules Tire au flanc 10
3 Poulet Henri Francs Joueurs 10
4 Pruvost Francs Joueurs 5
4 Legrand père Tire au flanc 5
Jeu de boules
1er groupe: MM. Pin, Dubois, Dazin, Saladin
2ème groupe: Mm. Bernard, Dupuis, Fenaille, Carlier
3ème groupe: Mmm. Legrand, Caron, Dautauit, Metens.
Voici les résultats de la fête sportive:
100 mètres plat
1. Lechantre (R.C.) 2. Piot (R.C.) 3. Dubost (A.S.S) 4 Dieu 'A.S.S) Héloï;se (P.N)
Lancement du poids
1. Lefranc (Ind), 11 mètres 10. 2. Briodin (R.C.) 10m 60/ 3. Gagneur (J.G.) 10 m30
Saut à la perche
1. Thiaulet (R.C.) 2 m. 70 2. Peuillart (St-Q.) 3. Dervin (St-Q.)
Saut en hauteur
1. Lechantre (R.C.) 1m. 35 2. Van Ingevelde (J.G.). 3. Bricot (J.G.)
Saut en longueur
1. Lechantre (R.C.) 5m. 10 2. Piot (R.C) 4m. 65 3 Cazé (J.G.)
Lutte à la corde
1 la jeune Garde 2. Association Sportive Socialiste 3. Amicale Paringault
Circuit de la Gloriette
1. Florin (J.G.) 2. Richard (P.S.M.) 3. Glasse (R.G.)
A noter une escouade de l'Armée du Salut qui chantait des cantiques dans les Champs-Elysées.
Pour les blessés du Maroc
La Société de secours aux blessés militaires avait prié trente jeunes filles de vendre la petite fleur de la Croix-Rouge et le petit drapeau du Maroc. Elles s'en acquittèrent le plus gracieusement du monde.
Un poste de la Croix-Rouge avait été installé avenue de Remicourt et c'est là que les jeunes filles venaient s'approvisionner en petits drapeaux ou en fleurs qu'elles épinglaient à la boutonnière des messieurs. Les uns acceptaient volontiers cet impôt perçu avec le sourire, les autres en prenaient moins volontiers leur parti mais tous se laissaient faire.
Tout le monde avait sa boutonnière pavoisée, civils, militaires, agents de police, pompiers n'avaient pu résister.
La recette fut forte; elle dépassa 2200fr.
Le rallye-Doublet
A l'aviation, M. Henri Doublet, propriétaire du garage avait ajouté l'aérostation au programme de la Fête nationale en organisant un rallye ballon automobile.
Durant la matinée un ballon sphérique, le «Nuage» appartenant à M. Piberghien aéronaute à Douai, avait été gonflé place du Marché Franc.
Malgré la chaleur, le vent du sud-est soufflait assez fort, il paraissait certain que le ballon couvrirait la trentaine de kilomètres pendant laquelle les automobiles doivent le poursuivre.
A 2h. 10. M. Henri Doublet prit place dans la nacelle avec l'aéronaute; le départ s'effectua dans de très bonnes conditions au milieu de la foule frémissante qui cria; «Vive Doublet.»
Celui-ci jetait en guise de test des papillons tricolores indiquant les marques de voitures dont il est concessionnaire.
Tout de suite, la traversée de Saint-Quentin se faisait dans la direction nord-ouest.
Toutes les voitures engagées démarraient en même temps et se mettaient à la poursuite du ballon.
Celui-ci montait à une altitude de 1300 mètres, et, sans aucun incident atterrissait à 4 heures à Mons-en-Chaussée, sur la route.
Un peu bousculés, comme toujours et, après deux ou trois bonds, les voyageurs sortaient de la nacelle.
Les voitures arrivèrent aussitôt se suivant à peu d'intervalle. On verra ci-après l'ordre d'arrivée.
On se rendit à la gare de Mons-en- Chaussée ou on expédia le matériel du ballon rangé dans la nacelle, puis on revint à Saint-Quentin en automobile.
A 7 heures, au café de Paris, avait lieu la distribution des prix à laquelle présidait la commission des fêtes.
Etaient présents: MM. Allard, Tassin, Thévenin, Félix Flamant, etc.… et un champagne d'honneur était offert par M. Doublet, nullement incommodé par son voyage aérien; il n'en est plus à ses débuts.
Le seul inconvénient qu'il trouve au voyage en ballon, c'est de ne plus pouvoir fumer une bonne pipe mais cela serait vraiment trop dangereux à côté de 600 mètres cubes de gaz d'éclairage surchauffé par un soleil ardent.
Voici les prix:
Cette fête aérostatique fut très réussie sans le moindre petit accident et au milieu de la sympathie générale pour les aéronautes.
M. Milliot, de Saint-Quentin reporter de la»Vie au grand air» a pris d'intéressantes photographies des différentes péripéties.
Le départ des aviateurs
Les deux biplans après la revue étaient retournés aux Champs-de-manœuvres. La durée de leur vol n'avait pas dépassé dix minutes;
La municipalité, au retour des Champs-Elysées, rentraient en automobile. Elle les remercia et leur offrit un vin d'honneur.
Les personnes dans le secret des dieux apprirent alors que le départ aurait lieu à cinq heures et demie du soir; mais il n'en fallait rien dire afin d'éviter une foule que n'aurait pu contenir un service d'ordre restreint.
Le secret se propagea suffisamment pour qu'il ait des spectateurs sur toute la bordure du champ-de-manœuvres lorsqu'à la fin de l'après-midi M. le lieutenant Coville montait dans son appareil avec le lieutenant Gavelle du 87e comme passager. Il fit diverses évolutions après un atterrissage d'une douceur tout à fait remarquable il cédait les airs au maréchal des logis Hurard qui se fit applaudir à son tour par le public enthousiasmé.
Enfin, à 5h. 55, M. le lieutenant Coville donna le signal du départ, fit une boucle pour prendre de la hauteur et se dirigea vers Grugies qu'il survola, ayant promis à un de ses parents M. Piot, de venir faire une démonstration au-dessus de son habitation; puis il se dirigea vers le fort de Vendeuil pour passer la nuit dans ce village où habitaient ses beaux-parents.
Le maréchal des logis Hurart suivit son chef à quelques minutes d'intervalle.
Nous nous permettons au nom de la population vivement intéressée par cette démonstration de deux biplans militaires de remercier M. le lieutenant Coville de la visite qu'il voulut bien rendre à notre ville.
M. Demaison prit d'intéressantes photographies du vol des deux aviateurs.
Le feu d'artifice
Rarement il y eut autant de monde au feu d'artifice et pourtant chaque année on voit un peu moins de monde. Les ombrages des Champs-Elysées sont très beaux mais chaque année les allées se couvrent davantage.
Nos promenades, malgré leur vaste superficie sont sans aperçus. Il est aussi difficile d'y voir une revue qu'un feu d'artifice ou une fête sportive.
Néanmoins le feu d'artifice assez beau satisfaisait le public. La grande pièce représentait la statue de la république de Bartholomé.
Après le bouquet, la «Lyre Saint-Quentinoise» exécuta la «Marseillaise» que le public bissa et reprit en chœur pendant que la foule se rendait sur la Grand'Place par les rues superbement illuminées.
Le lendemain fut encore jour de fête. Les usines fermèrent. Par cette température, on a besoin de repos et nombreux furent ceux, patrons, employés, ouvriers qui chômèrent.
Notons enfin que la décoration de la rue des canonniers est due à l'initiative de MM. Meity et Fernand Objois. C'est une petite rectification à notre dernier numéro que nous prie de faire un habitant de cette rue à qui nous avions attribué par erreur l'honneur des illuminations.
Journal de Saint-Quentin
juillet 1912
B.M. Fonds local.
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