Choses et autres Saint-Quentinoises
Il s'agit de l'escalier, extérieur, du Théâtre.
On se souvient de l'aspect négligé qu'il présentait depuis un certain nombre d'années: les dalles des marches étaient disjointes, fendues, ébréchées, déchaussées; elles viennent d'être réparées et présentent maintenant un coup d'œil plus décent, sans cependant répondre à l'allure monumentale, au style classique de la façade: c'est une hérésie d'avoir employé cette pierre bleue, vulgaire et trop lisse, dont on fit des bordures de trottoir au poli dangereux, réformé depuis.
Cette inélégance de l'escalier avait dès l'inauguration de la salle, frappé les gens de goût; voici ce qu'écrivait à ce sujet M. Pierre Bénard en 1844:
… « Il nous coûte toutefois, parmi ces somptuosités, de signaler une étrange disparate qui saute à tous les yeux; nous voulons parler de ce mesquin escalier de pierre bleue qui contraste d'une manière choquante avec le luxe de toute la façade. La dalle blanche est l'élément consacré et si l'on n'a pas hésité à en orner les degrés du Palais de Justice, malgré ses replâtrages et son badigeon, nous ne comprenons pas pourquoi on a refusé au Théâtre ce complément indispensable; nous ne pouvons nous empêcher de songer à ce vers d'Horace:
Dessinit in piscem mulier formasa superne (le buste d'une jolie femme se termine en monstre marin).
Ce poisson disgracieux disparaitra-t-il l'an prochain?
Priola
Mai 1913
Le Guetteur
B.M. Fonds local.
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