L'école rue de Metz a été inaugurée le lundi 14 février 1881, s'appelant alors «Collège Municipal de Jeunes Filles».
A la fin du 19ème siècle, une prise de conscience nationale a lieu sur la question de l'éducation des jeunes filles. Cet enseignement était trop dirigé vers l'éducation de maitresse de maison et pas assez vers une formation intellectuelle semblable à celle dispensée aux garçons. Jules Simon en sera l'avocat lors de ses interventions au Corps législatif en 1867.
Sa création fut le fruit de la volonté de l'Inspecteur d'Académie et du Maire de Saint-Quentin.
L'inspection académique siégeait à Douai et son Inspecteur d'Académie, Monsieur BRUNEL travailla avec la municipalité de Saint-Quentin pour envisager la création d'un collège Municipal de Jeunes Filles à Saint-Quentin.
Le 13 novembre 1880, Monsieur QUERETTE, Premier Conseiller Municipal faisant fonction de Maire, présentait son rapport au conseil Municipal de Saint-Quentin en disant notamment:
«l'État, les Villes, qui ont tant fait pour les garçons, qui entretiennent partout, soit des lycées, soit, dans les centres moins importants, des collèges, semblent se désintéresser complètement de l'instruction des filles.»
Citant également l'opinion de Jules Simon lors d'une de ses interventions au Corps législatif en 1867 :
«Les filles, même dans les pensionnats les plus élevés reçoivent une instruction futile, incomplète, toute d'arts d'agrément, mais sans rien de sérieux et d'élevé. Elles, que la nature a doué d'une intelligence si ouverte, d'un tact si sûr, d'une sensibilité si fine et si délicate, qui sont faites pour comprendre ce qu'il y a de plus grand dans les lettres et pour s'y plaire, qui seraient pour nous des compagnes d'études si utiles et si charmantes, nous les réduisons à n'être que des idoles parées. Nous ne songeons pas à faire des femmes révolutionnaires, nous voulons en faire des compagnes intellectuelles de leurs maris. Il n'est personne qui puisse nier que l'instruction qu'on leur donne aujourd'hui ne les prépare pas à ce rôle. Un des malheurs de la société actuelle, c'est la séparation de plus en plus considérable qui s'établit entre l'homme et la femme: l'homme allant dans des clubs, se livrant aux exercices de sport, se déshabituant de la vie d'intérieur, et la femme réduite à vivre avec d'autres femmes, loin du cœur et de l'esprit de son mari.»
Le conseil municipal après un vote, adopta l'ensemble des conclusions de ce rapport.
Un local fut proposé et un budget établi sous la rubrique : «collège Municipal de Jeunes Filles.
Ce sera le premier établissement d'enseignement public pour les jeunes filles à Saint-Quentin.
Cette première installation aura lieu au Palais de Fervaques. Cinq semaines après l'ouverture, le collège municipal de jeunes filles comptait déjà plus de trente élèves, dès la rentrée de Pâques, une deuxième division a été ouverte.L'inauguration eu lieu le 14 février 1881 à 11 heures.
La Directrice du premier collège municipal de Jeunes Filles était nommée par le Ministre, sur proposition du Maire.
Le rôle de la Directrice était de:
- servir d'intermédiaire entre l'établissement et les familles
- assister aux cours pour guider les élèves selon les idées des professeurs lors de la préparation des leçons et devoirs.
Les mères de famille pouvaient assister au cours de leurs enfants.
1887: la ville fait l'acquisition des immeubles Taussin et Gillard rues d'Alsace et de Metz, pour éloigner les jeunes filles des prisonniers présentés au Palais de justice, palais qui de plus nécessitait de nombreuses réparations. En effet, dès 1884, des discussions apparaissent aux conseil municipal:
«il paraît que nous n'avons pas de collège communal de filles. Celui qui est installé à Fervaques n'est qu'un simulacre, une ombre de collège. Il lui manque le sacrement. Il n'est pas accepté par l'administration de l'instruction Publique; pour être reconnu, il lui faut bien peu de choses: une ou deux classes de dessin, un gymnase, quelques trapèzes et une balançoire.»
Ces compléments paraissent indispensables, permettant aux élèves de passer les examens officiels et d'en obtenir les diplômes qui leur sont refusés en l'état.
1888:l'établissement se déplace à l'angle des rues de Metz et d'Alsace dans l'ancienne usine Taussin sous le nom de " Collège Communal de jeunes filles"
Dès la création des locaux du Collège Communal de Jeunes Filles, le logement de la Directrice était situé à droite en entrant dans la cour. Son bureau se trouvait dans la véranda donnant sur la cour de récréation.
1895 :apparaitra une nouvelle dénomination: «Lycée de Jeunes Filles».
Ce nom lui restera jusqu'à la création du lycée Pierre de La Ramée en 1961. Jusqu'à cette date, le lycée comprenait les classes primaires, de collège et de lycée.
Au début du 20ème siècle, l'effectif était d'une centaine d'élèves.
Le réfectoire - 1913 © Archives municipales
Le jardin de l'annexe - 1913 © Société académique
Le Lycée de Jeunes Filles - 1904 © Collection particulière
2ème cour de récréation, bureau de la Directrice © Collection particulière
Récréation des élèves © Lycée Pierre de la Ramée
1ère cour de récréation © Archives municipales
Élèves début 1900 © Lycée Pierre de la Ramée
Une annexe sera ensuite crée dans l'immeuble Lehault-Wormser, au chevet de la basilique dans l'actuel square W. Churchill.
1914: dès 1914, le lycée sera réquisitionné dans un premier temps par le service de santé aux alliés puis à partir du mois d'aout 1914 par les allemands pour loger différents bataillons qui mettront à sac l'établissement.
Les élèves devront donc quitter l'établissement et seront installées dans des locaux provisoires:
- 19 rue Croix-Belle-Porte à partir de novembre 1914,
- puis en 1915 dans l'ancienne annexe: l'immeuble Wormser au chevet de la basilique jusqu'à l'évacuation de la ville par les allemands entre le 1er et 18 mars 1917.
Salle de classe dans l'annexe © Archives municipales
Durant cette période difficile, la Directrice, Madame DUPORGE fit preuve de beaucoup de dévouement et d'efficacité, allant jusqu'à faire travailler une partie des élèves à son domicile. Les élèves ne réintégreront les locaux de la rue de Metz qu'à partir de 1920.
L'après-guerre et la construction d'un bâtiment art-déco:
Louis Guindez qui était l'architecte de la ville, élabore un projet de reconstruction totale de l'établissement. Il prévoit un établissement très moderne avec internat, des salles de cours pour une quarantaine d'élèves, des salles dédiées aux sciences et au dessin, une salle de projection, un gymnase, une infirmerie, .... et au dernier étage une terrasse arborée.
Bâtiment construit par Louis Guindez
De ce projet, seul sera retenu la construction en 1928 du bâtiment encore situé au fond de la cour.
1940: Lors de la deuxième guerre mondiale, l'explosion d'une bombe sur l'usine Wormser située dans l'actuel square W. Churchill en 1940 entraina l'incendie du lycée de Jeunes Filles qui dut être évacué.L'établissement scolaire est à nouveau éclaté et installé dans différents lieux:
- rue de Longueville
- banque Théry (société saint-quentinoise de crédit)
- Conservatoire de musique
- Palais d'été.
Aquarelle de Louis Guindez - 1940, destruction de l'usine Wormser © Société académique
1945: retour d'une partie des élèves rue de Metz, rue des patriotes et au palais de Fervaques.
Après la reconstruction du lycée de Jeunes Filles, seul l'ancien internat restera de la restauration de Louis Guindez réalisée en 1928.
A partir d'octobre 1931, Claire ROBY (1892 – 1974) dirige le lycée de Jeunes Filles incluant l'école primaire supérieure rue de Metz.
Elle sera arrêtée le 13 février 1941 par les allemands pour offenses et insultes à l'armée allemande, elle avait entre autre refusé de donner le nom de deux professeurs impliqués dans les filières pour passer en Angleterre.
Claire ROBY sera détenue à la prison de St-Quentin de février à mai 1941.
Elle sera nommée en mars 1945 chargée de mission au Ministère de l'Éducation nationale où elle se consacrera à l'amélioration de l'enseignement.
1950 -57: Après la guerre, de nouveaux locaux seront reconstruit rue de Strasbourg et rue de Metz.
Le conseil municipal décide de la création d'une école maternelle et primaire indépendante du collège et du lycée. C'est la naissance de l'école Primaire et Maternelle de Metz.
La cour de récréation dans les années 50. © Lycée Pierre de la Ramée
CM2 - 1959 - © Archives municipales
1961: Les élèves de seconde, première et terminale quittèrent la rue de Metz pour s'installer dans le tout nouveau lycée Pierre de la Ramée rue Jules Siegfried.
Le collège de Metz reste rattaché au lycée avec un proviseur commun aux deux établissements.
Comme partout en France, 1968 entrainera des modifications dans l'école. La mixité dans l'école et l'autorisation du port du pantalon pour les filles feront parti de ces changements.
1971: Le conseil municipal du 28 juin 1971 décide de la transformation des trois classes enfantines qui fonctionnent dans les locaux de l'école mixte de la rue de Metz en une école maternelle à trois classes.
Nouveaux locaux angle rues de Strasbourg et d'Alsace. Année 1970. © Archives municipales
2002: L'école Primaire et l'école Maternelle furent administrativement regroupées en 2000 et c'est en 2002 que les locaux furent à nouveau repensés et rénovés.
L'école Primaire et Maternelle de Metz occupera dorénavant le bâtiment rue de Metz avec une entrée indépendante du Collège, il y a alors un regroupement physique et administratif des deux écoles.
La cour de récréation reste commune au collège et à l'école primaire.
Actuellement, l'école de Metz possède 8 classes dont 3 enfantines, avec un effectif total de 202 élèves.
La directrice de l'école est madame BERTIN.
Les locaux rénovés en 2002 © Collection particulière
L'entrée du groupe scolaire de Metz, rue de Metz. © Collection particulière
Les deux guerres auront marqué la structure scolaire: destruction et réquisition des locaux, dispersions des élèves en différents lieux, restriction de chauffage et d'éclairage...
Les élèves du lycée de Jeunes Filles ont passés de nombreuses années dans des locaux provisoires.
L'histoire de l'école de Metz est intimement liée à celle du collège et du lycée Pierre de La Ramée et à l'histoire de la ville.
Les locaux de la rue de Metz regroupent encore école primaire et maternelle ainsi que le collège de La Ramée avec une cour de récréation commune, d'où la nécessité d'en décaler les horaires.
Les locaux de l'école primaire et maternelle sont entretenus par la ville de Saint-Quentin tandis que ceux du collège Pierre de La Ramée le sont par le Conseil Général.
Site internet de l'Ecole de Metz :
http://ecoledemetz.toutemonecole.com
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